CFP: Translation: Mediation, Manipulation, Power (6/1/03 & 9/1/03; journal issue)
CFP: Translation: mediation, manipulation, power/Traduction: médiation,
manipulation, pouvoir (06/01/03; 09/01/03)
Post-Scriptum.ORG
Revue de recherche interdisciplinaire en textes et médias
Appel d'articles (an English translation follows):
«Gilt eine Übersetzung den Lesern, die das Original nicht verstehen?»
‹Walter Benjamin
Si l¹étude de la traduction suscite autant d¹intérêt, non seulement dans le
domaine de la traductologie, mais aussi en philosophie et en études
littéraires, c¹est sans doute parce que les enjeux de cette pratique
dépassent largement l¹opération de transfert d¹une langue à une autre.
Souvent lieu de manipulations lourdes de conséquences, la traduction est
avant tout une médiation entre l¹auteur et le lecteur imaginé de la langue
cible. Alors même que l¹on croit saisir le style d¹un écrivain, avec ses
qualités et ses tics, c¹est plutôt la voix du traducteur qu¹on entend. C¹est
lui qui sert de passeur entre deux réalités linguistiques, qui occupe le
double rôle autoritaire d¹intermédiaire et de premier interprète. Aussi
devons-nous considérer la traduction, à la suite de Berman, comme une
branche essentielle de l¹herméneutique. Se réclamant de Schleiermacher et de
Heidegger, il écrira presque polémiquement: «la traduction est
traduction-de-la-lettre, du texte en tant qu'il est lettre. Que cela soit
l'essence ultime et définitive de la traduction, s'éclairera peu à peu».
Dans cette optique, toute traduction qui ne s'occuperait que du transfert du
sens (l¹inessentiel, selon Benjamin), plutôt que de préserver la lettre dans
toute son iconicité (ou sa signifiance, selon Meschonnic), serait une
traduction ethnocentrique, une atteinte à l¹Autre du texte. Cela dit,
comment passe-t-on de la théorie à la pratique?
Pour son troisième numéro, Post-Scriptum.ORG vous propose de réfléchir aux
enjeux de la traduction comme pratique discursive et herméneutique, que ce
soit dans le domaine du textuel ou du visuel. Quels sont les mécanismes de
contrôle (et les relations de pouvoir) à l¹oeuvre dans les coulisses du
monde éditorial ou pourquoi plusieurs romans canadiens-anglais
reviennent-ils de Paris complètement défigurés? Comment se fait-il qu¹une
traduction de Cervantès ou Dostoïevski se démode rapidement, alors que le
texte original porte seul le fardeau de son inscription historique? Étant
donné les contraintes imposées par l¹image et le rythme, quel est le statut
du doublage et du sous-titrage au cinéma? Quel rôle joue l¹expérience du
temps (ou la distance) dans la pratique de la traduction? Pourquoi
éprouve-t-on encore le besoin de retraduire Kafka en français? Est-ce là
l¹occasion de réparer certaines erreurs du passé ou un moyen subtil de jouer
à l¹herméneute de manière détournée et d¹imposer son point de vue sur Kafka
dans la traduction même?
Call for papers:
If the study of translation stirs such interest, not only among specialists,
but in philosophy and literary studies, it is doubtless because the stakes
are high and this practice in principal goes well beyond the simple transfer
from one language to another. Translation, which is often the locus of
modifications with substantial repercussions, is above all mediation between
an author and an imagined reader in the target language. When we think we
discern the style of an author, with its qualities and idiosyncrasies, it is
rather the voice of the translator that we hear. This person travelling
between two linguistic realities occupies a dual task, both of which are
invested with considerable authority: intermediary and first interpreter.
Following Antoine Berman¹s example, we must therefore consider translation
as an important branch within hermeneutics. Citing Schleiermacher and
Heidegger, Berman writes, ³translation is translation of the letter, of the
text to the extent that it is letter. That that is the ultimate and
definitive essence of translation will become clear in stages.² In this
perspective, all translation which concerns itself only with the transfer of
meaning (the unessential, according to Benjamin), rather than preserving the
letter in all its iconicity (or its significance, according to Meschonnic),
would be an ethnocentric translation, a violation of the text¹s Other.
Having said this, how do we move from theory to practice?
For its third issue, Post-Scriptum.ORG proposes a reflection on translation
as a discursive and hermeneutical practice, whether in texts or in images.
What control mechanisms (and relations of power) work behind the scenes in
the world of publishing, or why do English-Canadian novels return to Quebec
from Paris completely disfigured? How is that a translation of Cervantes or
Dostoyevsky quickly go out of fashion, whereas the original text carries the
weight of its historical inscription? Given the limitations imposed by
imagery and rhythm, what is the status of dubbing and of sub-titling in
cinema? What role does the experience of time (or of distance) play in the
practice of translation? Why do we still feel the need to retranslate Kafka?
Is this a way of correcting past errors or a subtle and coy play of
hermeneutics while imposing one¹s perspective on Kafka in the translation
itself?
Deadlines:
June 1st 2003 (subject submission, 1 page);
September 1st 2003 (article submission, 4500 words).
Languages: French, English
Address:
Post-Scriptum.ORG
A/s Sébastien Côté
Département de Littérature comparée, Université de Montréal
C.P. 6128, Succursale Centre-Ville
Montréal (Québec), H3C 3J7
Canada
Contact:
Sébastien Côté, Department of Comparative Literature:
sebastien.cote.2_at_umontreal.ca
Message sent by Sébastien Côté,
Co-editor and review editor of Post-Scriptum.ORG
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Received on Mon Feb 03 2003 - 17:25:21 EST